Le billet que je vous livre aujourd’hui s’est vu retardé par le doute sur sa qualité argumentaire (inexistante). Mais je décide qu’un lecteur avisé aura le bon sens de ne pas considérer cela comme un recueil d’opinions mais seulement comme la manifestation d’un questionnement hâtif. Bien à vous.
______________________________________________________________
Pourquoi ?
C’est la question naïve sur laquelle se repose le présent article. Comme c’est un peu vague (mais j’aime bien donner un minimum d’informations et poser un maximum de questions sans réponses, comme ça, on a l’impression que c’est compliqué alors que ça ne l’est pas, un peu comme dans les mangas de CLAMP… Je disais « comme c’est un peu vague »…) je vais séparer en plusieurs questions dont je préviens tout de suite que les meilleures n’auront pas de réponse et que cela constituera une réponse en soi.
Quel droit a une quelconque personne de posséder une partie de la Terre ?
À mon sens, aucun. Si on prend du recul par rapport à la notion de propriété, on se rend compte qu’elle est d’abord liée à l’habitude et l’éducation d’une société depuis longtemps rompue à l’art de collectionner les biens pour l’un en le retirant aux autres. Bien avant d’être liée à une réelle propention de l’être humain à chercher à acquérir des biens. Il existe ou existait de nombreuses sociétés et civilisations qui n’ont jamais cherché à s’approprier la Terre, qui y vivaient avec respect et nombreuses sont les tribus qui ne connaissaient pas la notion de propriété avant d’être approchés par les colons européens.
Si on veut être honnête, il faut reconnaître que la notion de propriété peut découler d’un sentiment naturel qui est la convoitise. Ceci est par exemple imaginé dans le film « Les dieux sont tombés sur la tête » dans lequel une tribu de bushmen voit tomber du ciel une bouteille de coca à laquelle ils trouvent de nombreux usages. Cependant, comme il n’existe qu’un spécimen du genre dans le monde dans lequel vit cette tribu, les gens commencent à se disputer car ils veulent tous pouvoir s’en servir et ce parfois au même moment.
Donc en gros, la convoitise n’existe que si tout le monde ne peut pas tout avoir et la propriété protège ceux qui ont de ceux qui n’ont pas. Donc si on voulait être cohérents (mais ça se saurait) on devrait interdire la possibilité de s’approprier les choses dont on veut que tout le monde profite. Comme les ressources naturelles.
Imaginons qu’on vive en collocation à trois, vous, moi et un troisième luron. Un beau jour, le vent fait passer une playstation par notre fenêtre et la cache derrière un meuble. Trois ans plus tard, le troisième luron qui passait l’aspirateur derrière ce meuble découvre la playstation. Il joue avec et nous lui demandons si nous pouvons jouer avec lui. Ce à quoi il répond qu’on a le droit de jouer pour 3 euros de l’heure. Ce serait pas dégueulasse ? Le fait d’avoir fait l’effort de passer l’aspirateur lui donne-t-il le droit de posséder la playstation ? N’aurait-il pas fallu rendre la playstation à qui de droit (l’acheteur ou à défaut la compagnie Sony) ? Si on veut pousser l’analogie encore plus loin, la playstation tomberait dans votre chambre et le colocataire douteux l’aurait trouvée en fouillant vo affaires personnelles.
Est-ce réellement différent dans la nature ? De quel droit est-ce que certains exploitent les ressources naturelles d’une Terre que nous partageons tous pour ensuite nous les revendre (ou pas, même) ? Les cristaux, l’or et les métaux extraits de la terre, sans parler du pétrole, n’appartiennent-ils pas à tous ?
Pour mettre un bémol, je pense que la transformation d’un produit, sa conception, l’effort développé pour sa récupération ou, dans un autre registre, les idées et les recherches qui ont été nécessaires à son élaboration doivent être rétribuées. Pas qu’on dise que j’encourage les voleurs à aller dans un bijouterie en disant que les diamants et autres sont aussi à eux. Mais ces diamants étaient initialement à tous. Et on n’a rien touché quand un mec la trouvé dans une mine au fin fond du Nigeria.
Enfin, tout ce que je raconte part du principe que la Terre appartient à tous. Il semblerait que tout le monde ne soit pas de cet avis… Peut-être faudrait-il même aller plus loin et dire que la Terre ne nous appartient pas du tout et que les questions que je pose sont débiles vu que demande qui des humains mérite la propriété alors qu’il serait sûrement plus objectif de dire que rien ne nous appartient et qu’on ferait donc mieux de ne pas emprunter ce qu’un ne peut pas rendre..
Mais objectivement, j’essaie de comprendre. D’une part, si on trouve un endroit tranquille pour poser son sac de couchage, a-t-on envie qu’une personne arrive et nous demande de nous pousser parce qu’elle veut s’installer au même endroit ? D’autre part, être arrivé en premier nous donne-t-il le droit de profiter de ce que la Terre nous offre ?
Je ne prétends pas avoir une réponse à ces questions, mais je pense qu’il faut y réfléchir, quand certains y ont donné une réponse depuis longtemps : la propriété revient en priorité au plus fort, ensuite, s’il n’y a pas de plus fort elle revient au premier. Deux injustices. Ensuite, à la mort du possédant, la propriété ne revient pas à tous ; elle revient à un héritier ou à l’État. Deuxième injustice.
Pourquoi la Terre est-elle séparée en États ?
Courte partie pour exprimer ma croisante incompréhension de la séparation des peuples en différents États et régions du globe, alors que la Terre est devenue minuscule avec notre technologie. Discussions instantanées et voyages à l’autre bout du monde en moins d’un jour. Je me trompe peut-être, mais je pense que rien ne permet d’affirmer que ces limites sont nécesaires. Il me semble en premier lieu que tous les gens du monde (civilisé) ont le mêmes préoccupations. Peut-être est-ce dû à la mondialisation. Peut-être simplement parce que nous sommes tous humains. Néanmoins, une différence de culture, de nourriture, de religion ou de richesse justifie-t-elle de créer un nouveau pays ? En France, il y a bien des dizaines de dialectes, cultures, gastronomies, religions et niveau sociaux différents. Pourtant, nous appelons cela « France » et ne cherchons pas à créer un nouvel État pour chaque différence trouvée. C’est également la preuve que ces limites ne sont pas nécesaire au maintien des cultures locales ou des langues.
J’avais déjà fait un article qui posait la question « Quel est le sens d’avoir plusieur monnaies ? », je pense que la présente question va dans le même sens. Pourquoi certaines personnes peuvent facilement aller partout alors que d’autres devraient rester chez elles ? En plus, j’ai le sentiment que ces questions d’États sont génératrices de guerres et de discordes. Les Israëliens se battraient-ils contre les Paletiniens si personne ne réclamait la propriété de Jérusalem et autres ? Si tous ceux pour qui ce lieu de culte est significatif avaient le droit d’y vivre, entrerait-on dans des affrontements sanglants pour le conquérir ?
Ouvrez les frontières ! Et puis comme ça, si les étrangers vous piquent votre boulot, vous pourrez toujours aller leur piquer le leur.